26 décembre 2014

Projet 12 - Le bilan



Bonjour,

J'espère que la fin de l'année se passe bien. Sans entrer dans les détails, la mienne est aussi pourrie que le reste de l'année niveau vie privée. Mais il faut aller de l'avant, donc j'évite de trop m'apitoyer. Et puis, avec de la chance, 2015 sera meilleure. Passons donc à ce qui nous interesse aujourd'hui, le bilan du projet 12.

 

Elles sont toutes là, les douze nouvelles de l'année 2014. Quand je regarde ma petite liste sur google drive, ça me fait tout bizarre. J'ai réussi mon challenge, dans les temps en plus.  J'ai posé les premiers signes le 2 janvier 2014, j'ai mis le point final le 15 décembre 2014. Il est donc grand temps de faire le bilan. 

En premier, je suis vraiment contente d'avoir tenu le coup, malgré quelques soucis certains mois. Le mois de juin a été compliqué avec un décès dans la famille, décès qui m'a permis d'écrire ma nouvelle, la nouvelle de juillet n'est pas totalement finie (la seule), pour octobre j'ai failli ne rien écrire... Bref, ce n'a pas été un chemin facile. A l'inverse, il y a eu des nouvelles qui sont passées comme une lettre à la poste (janvier, mars, avril, décembre par exemple). 

Parmis les douze nouvelles, il y a 6 nouvelles fantastiques (janvier, juin, aout septembre, octobre et novembre), 1 post-apo (févier), 2 fantasy (mars et avril) et 3 plus blanches (mai, juillet et décembre). J'ai essayé de mêler plein de chose, j'ai fait de la romance (enfin, j'ai essayé), de l'horreur, du plus classique, j'ai expérimenté des choses que je n'aurais jamais fait jusque là. Je me suis globalement amusée et ça m'a plut. Je me suis surtout rendue compte que je pouvais écrire autre chose que de la fantasy et que je prenais autant de plaisir à le faire.

L’alternance d'histoires, de thèmes, de narration, de personnages m'a permis de reprendre confiance en ce que je pouvais écrire. J'ai retrouvé le plaisir que j'avais perdu en 2013. J'ai écrits pour moi, en bonne grosse égoïste, sans me préoccuper du reste et cela a payé. Je me sens à nouveau à l'aise. Et rien que pour ça, je suis heureuse d'avoir mené mon projet jusqu'à son terme.

Pour autant, je ne publierais peut-être jamais ces nouvelles. Parce qu'il faut avouer qu'elles étaient là pour l'entrainement, pour moi, pour me redonner le plaisir perdu et non pour être publiée. Certaines pourraient très bien l'être en l'état (ou presque), beaucoup ont besoin d'être revues. Je sais que j'ai toujours du mal avec mes fins, mais ça s'améliore tout de même avec le temps. D'autres nouvelles ont servis de test, pour voir si l'univers fonctionnerait, voir si j'étais capable de faire tel ou telle chose et parmi celles-ci, j'ai des projets sur le long terme (après Déchéance quoi).

Mais le vrai bilan du projet, c'est la reprise du premier jet de Déchéance. J'avoue avoir commencé le projet 12 dans l'optique de me vider la tête de mon roman pour pouvoir le reprendre "comme neuf", en ayant fait des gammes, comme en musique. Et cela semble avoir fonctionné. Je suis à l'aise dans l'écriture, bien plus qu'avant parce que j'ai compris pas mal de mes faiblesses. J'ai pu améliorer mon style, jouer, m'amuser avec les mots pour mieux repartir.

Donc, je peux dire que j'ai mené à bien mon projet de l'année 2014 et que je suis plutôt fière de moi. Pour 2015, je ne prévois rien de plus que mon premier jet de Déchéance, je verrais par la suite (quoique j'ai bien envie de tester l'expérience "un roman en trois jours", faudra au moins que je vous en parle).

Et pour finir ce petit post bilan, parce que je ne reviendrais pas par ici avec le 5 janvier, je te souhaite, lecteur, de très bonnes fêtes !

22 décembre 2014

Projet 12 - Décembre

Bonjour,

Je suis tellement à fond dans l'écriture de Déchéance (déjà plus de 16 000 mots, je ne suis que joie pour le moment), que j'en ai presque oublié de poster l'extrait de la nouvelle de Décembre. Honte à moi, tiens. Bref, pour décembre, j'ai voulu une nouvelle avec le thème de Noël. J'étais partie pour un Noël un brin dystopique et puis finalement, je suis revenue à plus normal, plus "blanc", plus traditionnel. Et pour changer un peu de la soirée de Noël, j'ai écrit une lettre au bonhomme en rouge. Enfin, pas moi, mais Julie, une petite demoiselle qui passe les vacances chez ses grands-parents.


15 décembre 2014

Et c'est parti !

Bonjour,


J'ai fini d'écrire la dernière nouvelle du projet 12. Il ne manque plus qu'à y faire quelques corrections. J'ai encore du mal à croire que je me suis vraiment tenue à ce projet, qu'il est fini et que je suis plutôt contente de moi. Je ferais bientôt un petit article bilan dessus. Comme je l'avais annoncé, finir le projet 12 correspond aussi à la reprise de Déchéance, mon roman. 

Je lui donne une dernière chance. Si je n'arrive pas à écrire un premier jet (je rigole en écrivant ça, vu que se sera quand même la septième version du dit premier jet), je laisserais tomber, une bonne fois pour toute. J'ai mis toutes les chances de mon côté, cette fois. J'ai mis presque un an pour finir la phase préparatoire (parce que j'ai pris mon temps aussi, il faut le dire), à préparer les fiches personnages, le monde, les cartes, le plan tout ce qui pourrait m'aider à avancer sans trop de problème. Je me suis replongée dans ce qui avait déjà été écrit (et garder surtout) pour me remettre dans le bain. Et j'ai posé les 5000 premiers mots ce week end. 

Je dois avouer que reprendre Déchéance me fait vraiment plaisir. J'ai laissé l'écriture de celui-ci de côté pendant une année entière. Une année où j'ai essayé de me perfectionner (j'y reviendrais avec le bilan du projet 12), une année où pour une fois, je n'ai pas été "hantée" par cette histoire. Je me sens prête à relever le défi, à l'écrire jusqu'au bout, cette fois. Aussi étrange que cela puisse paraitre, alors que cela fait bien 15 ans que l'idée est née dans ma tête, j'ai l'impression de repartir sur quelque chose de neuf. Et ça fait du bien. J'ai laissé de côté tout ce que j'ai pu déjà écrire, malgré une rapide relecture. Je me suis affranchie de beaucoup de chose et surtout je me sens plus sûre de moi sur ce coup.

J'espère pouvoir écrire rapidement ce premier jet. S'il pouvait l'être en trois mois, ça serait vraiment super.  Je table pourtant sur un peu plus. En tout cas, je me suis prête à le porter jusqu'à la fin, cette fois. Pire, j'ai bien envie de commencer le travail préparatif pour sa suite en parallèle (c'est normalement un bon signe ça). Je te tiendrais au courant, de l'avancé, régulièrement. En attendant, souhaite moi "merde" !

30 novembre 2014

Projet 12 - Novembre

Bonjour,

Ce mois-ci, je suis partie sur un univers que je connais plutôt bien, puisqu'il m'appartient (normal quoi), celui de mes Pathétiques Pantins Psychotiques (j'ai déjà dit à quel point j'aime ce titre ?). En fait, je suis revenue un peu à la source avec eux, puisque j'ai modifié beaucoup de chose les concernant. Pire, en écrivant petit à petit, je me suis rendue compte qu'effectivement, ils avaient plus à voir avec une vieille nouvelle dont ils ne faisaient pourtant pas parti que ce que je pensais.

Bref, mes pantins ont pris de l'âge mais reste les mêmes, ce qui n'est pas forcément le cas du Maître (un jour, j'expliquerais mieux le tout, je pense). Alors, il me fallait une nouvelle de transition entre la toute première et eux. Voilà chose faite.

Le Manoir baignait dans la lumière de la lune. La nuit était tombée depuis plusieurs heures, amenant le silence avec elle. Toute la maisonnée dormait, chacun bien installés dans son lit, au chaud. Au rez-de-chaussée, seul le chat du Maître jouait encore avec une souris factice. Dans les étages, aucun bruit ne se faisait entendre. Ce n’était qu’en montant jusqu’au grenier que l’on pouvait discerner un peu de lumière et de son.
Edward ne dormait pas. A l’inverse de autres occupants, cela ne lui était souvent pas possible. Le jeune homme ne s’en plaignait pas. Seul, il pouvait lire, jouer, s’occuper sans être dérangé toutes les heures par les autres. Ainsi, chaque nuit, il montait au grenier, pour ne déranger personne et pour s’adonner aux activités qu’il aimait.
Cette nuit-là, il peignait. Le chevalet face à la fenêtre ronde, la palette à la main, il passait son pinceau avec délicatesse sur la toile encore blanche. Il le faisait à l’instinct, sans y avoir trop réfléchi. De ces séances nocturnes ne sortaient généralement pas grand chose. Perfectionniste au possible, il lui arrivait plus souvent de détruire ce qu’il avait fait que de le montrer aux autres. Le moindre défaut, la moindre bavure, et il déchirait rageusement ce qu’il venait de faire.
Il se concentrait sur la mer qu’il peignait d’après de vieux souvenirs un peu perdu. Voilà des années qu’il ne l’avait pas vu et elle hantait ses peintures depuis déjà une semaine. Ce n’était que passager, il le savait très bien. D’ici un ou deux jours, il ne voudrait plus toucher à un pinceau, passant ainsi à autre chose, et lorsqu’il reprendrait la peinture, se serait pour un autre paysage, un autre décor ou peut-être un portrait.
Il posa son pinceau sur le chevalet, faisant bien attention à ce qu’il ne touche pas la toile. Il recula, pour mieux voir. A ce moment, la porte s’ouvrit derrière lui. Il sursauta.
La jeune femme qui entra semblait à peine un peu plus jeune que lui. Avec son teint pâle et sa chemise de nuit blanche, elle aurait facilement pu passer pour un fantôme. Elle souriait tristement. Elle alla s’asseoir sur une vieille chaise et regarda le tableau en cours avec intérêt, sans dire un mot. Edward la laissa faire. au bout d’un moment, il reprit le pinceau et continua son œuvre. Ils n’avaient toujours pas prononcé une parole.

Pour décembre, et la dernière nouvelle, j'hésite beaucoup beaucoup. J'ai deux idées, très opposées. La première est une nouvelle de Noël dans un univers dystopique avec des personnages déjà créés (et objet un jour d'un roman, j'espère). La seconde, s'est de reprendre la nouvelle dont je parlais justement avant l'extrait. Elle a été écrite il y a trois ans et elle mérite un dépoussiérage pour entrer dans le cycle des Pantins. A voir donc au premier décembre (et pourquoi pas les deux, si j'ai le temps ?)

24 novembre 2014

Fin du travail préparatoire, bientôt, j'attaque le premier jet

Bonjour,

Bon, finalement, je ne me suis pas lancée dans le NaNo cette année. Heureusement, je n'ai écris pour le moment que 3100 et quelques mots ce mois-ci (encore une nouvelle qui sera courte, je sens). Par contre, outre l'écriture de la nouvelle du mois, dont je reparlerais d'ici la fin novembre, j'ai enfin fini le cahier préparatoire de Déchéance, que j'avais commencé en début d'année.

La fin du cahier ne veut dire qu'une chose, je suis prête à écrire le premier jet. Et pourtant, alors que je pourrais m'y mettre là maintenant de suite, j'hésite.  C'est assez étrange d'ailleurs. Déchéance est mon premier gros projet, celui que je tiens à bout de bras depuis des années, celui qui a tellement de version, complète ou non, que je ne sais même plus où j'en suis. Celui avec qui je bassine tout le monde. Et pourtant, alors que je pourrais entamer une nouvelle version, me donner la possibilité de la finir, de la travailler, de la rendre quasi parfaite à mes yeux, j'hésite.

Il y a plusieurs raison à cela. Celle que je me trimballe depuis un long moment, et puis l'autre qui est venue il y a peu.

La première est simple : et si à force de vouloir le truc parfait, j'avais fini par oublier qu'écrire Déchéance est avant tout une histoire de plaisir ? Je me suis mis en tête qu'il fallait que je l'écrive, une bonne fois pour toute, et tant qu'à faire de la bonne manière. Je me suis surement trop mis la pression, c'est même sur. Et depuis quelques temps (années, même), je continue à me la mettre. Or, l'écriture doit rester un plaisir et j'ai l'impression de ne pas le retrouver lorsque je commence une phrase pour Déchéance. Pourtant, mon histoire, je l'aime. Fort. Mais j'ai toujours peur de ne pas réussir à retranscrire ce que j'ai dans la tête pour elle. Chose qui  ne m'arrive pas avec le reste.

La seconde est plus liée à un petit problème que j'ai pu rencontré à force de lire trois tonnes de fantasy. En fait, si je me désintéresse du genre en ce moment en lecture, j'ai peur de faire pareil en écriture. J'ai surtout peur d'écrire finalement ce que je n'aime plus vraiment dans la fantasy, parce que mon histoire était presque basée là-dessus lorsqu'elle a immergé dans ma tête. Bien sur, elle a évolué et j'y ai inclus plein de chose que j'apprécie en fantasy. En fait, dans mes grandes espérances, je voudrais clairement écrire un chef d'oeuvre de fantasy, là où l'histoire me permettrait de juste faire de la bonne fantasy. 

Mais je sais aussi que je peux toujours reprendre le carnet préparatoire, l'arranger une nouvelle fois, y intégrer plus de chose pour rendre l'histoire encore plus parfaite à mon gout. Sauf que cela sera une nouvelle fois repousser l'écriture de Déchéance (et accessoirement de sa seconde partie...)(oui, j'y pense déjà)(depuis le début en fait). En fait, j'ai parfois l'impression que c'est ce que je cherche à faire depuis un moment, repousser l'écriture le plus possible...

Sauf que ben non. Cet essai sera le dernier, je le sais très bien. Si je n'arrive pas à finir Déchéance cette fois, j'arrêterais pour de bon. Je veux tout de même lui laisser une chance, une dernière, avant de passer à autre chose. J'envoie donc valser les doutes et incertitudes qui me tracassent depuis des années et je me lance. Enfin, en janvier (ou du moins dès que j'aurais fini le projet 12 en fait). J'y passerais peut-être l'année, mais je vais l'écrire ce putain (pardon pour la grossièreté) de "premier" jet.

Attends-toi à manger autant de Déchéance que moi sur par ici en 2015....

1 novembre 2014

NaNo 2014

Bonjour,

Cette année, je ne devrais normalement (oui parce que j'ai dis ça aussi il y a un an et aussi l'année encore avant...) faire le NaNo. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui m'en manque. J'aime ce challenge, j'aime essayer (parfois réussir) d'écrire 50 000 mots sur un mois. 

Il y a plusieurs raisons au fait que je ne devrais pas le faire. 


La première qui va rejoindre la seconde, c'est le manque de temps. Le mois de Novembre reste pour moi très chargés, surtout niveaux boulot. La fin de l'année n'est jamais calme et cette année le sera encore moins. A la maison, je n'ai plus la possibilité d'écrire tranquillement entre midi et deux puisque Poupette est à présent à la maison à ces heures-là et le soir, je suis généralement trop naze pour réussir à écrire une moyenne de 1500 mots. Un jour, je prendrais mes congés en novembre moi. 

La troisième, c'est le Projet 12. Déjà que je vais manquer de temps, je ne veux pas oublier mon projet en faveur du NaNo. Il ne me reste plus que deux mois pour le boucler, je ne vais donc pas m'arrêter en si bon chemin. Et même si j'écris quelques choses de court, je ne me sens pas de devoir réfléchir au deux en même temps. Tu me diras que je pourrais intégrer la nouvelle au compteur de mot du NaNo.

La quatrième, je n'ai pas d'idée pour le NaNo. Bon, je sais que je suis partie de la même manière il y a deux ans (et que j'ai réussi le défi d'ailleurs), mais tout de même. J'aime bien savoir vers où je veux aller, ce qui n'est pas le cas ici. J'ai quelques projets au fond de mon tiroir mais pour le moment, je n'arrive pas à les voir dans un NaNo. Bon, si je me forçais un peu, je suis sure que j'y arriverais... Mais je n'en ai finalement pas tant l'envie que ça.

Pourtant, même si je sais que je ne pourrais surement pas le faire, j'en ai tout de même bien envie, voilà trois ans que je le fais, et même si je n'ai réussi qu'une fois, ça m'amuse vraiment. En plus, cela permet généralement de voir un peu où j'en suis dans l'année, de pouvoir écrire sans la prise de tête qu'est la relecture pour moi sur un mois et d'expérimenter deux-trois choses. 

J'avoue que là, rien que de parler des raisons qui font que je ne devrais pas le faire, j'en ai grandement envie (et si je le commence se sera donc en retard en plus), surtout que je viens de me connecter au site. Rha, je me fais avoir tous les ans avec ça... 

31 octobre 2014

Projet 12 - Extrait 8

Bonjour,

Je dois bien avouer que le mois d'octobre a failli ne pas avoir sa nouvelle. En fait, j'étais partie sur une première idée, qui avait d'ailleurs plutôt bien commencer, et puis, entre le boulot et la fatigue, j'ai un peu perdu le fil. A tel point que rien ne me plaisait et que j'ai tout effacé, comme ça. Sauf que j'ai fait ça hier matin (le 30 oui). Alors qu'il ne me reste plus que deux jours avant la fin du mois et que je n'avais pas la moindre idée de ce que je pourrais écrire à la base. Je ne me sentais pas d'écrire un truc long ni même de reprendre ce que je venais d'effacer sur un coup de tête. C'est dans ces moments que je me dis qu'heureusement, je n'écris pas dans le but d'être publié à une date fixe. 

Mais je ne pouvais pas ne pas écrire pour le mois d'octobre. J'aurais mis en l'air sept mois d'écriture et un projet que j'apprécie vraiment. Il me fallait écrire une nouvelle, même courte, même de trois lignes s'il le fallait pour remplir mon contrat, surtout que si on se rappelle bien, je n'ai pas fini la nouvelle du mois de Juillet. Alors, j'ai cherché et je me suis souvenue d'un rêve que j'ai fait il y a peu. Les rêves ont cette chose merveilleuse d'être bourrés d'éclipse permettant de pouvoir broder dessus comme on en a envie. En plus de cela, j'ai dans mes tiroirs un projet de roman sur ce thème là, c'était donc une bonne occasion pour me plonger là-dedans et voir si cette idée pouvait tenir la route. Je tenais ma nouvelle

La voiture ne roule pas vite. De la fenêtre arrière, côté droit, je regarde le paysage. J’ai du mal à me focaliser sur un point, sur la moindre petite chose. Tout change, les couleurs, le décors, le temps même. L’impression de passer en moins de deux secondes du soleil à la pluie, du vent au calme plat. Aucun bruit n’arrive jusqu’à moi. Mon conducteur me semble fantomatique. Il ne parle pas, ne bouge quasiment pas. Je ne sais même pas son nom. Tout est fait pour que je me sente perdue. Et c’est bien le cas.
Que fais-je ici ? Dans cette voiture qui n’est pas la mienne, que je ne connais pas. Où va-t-on ? Je me pose mille questions auxquelles je n’ai de réponse, auxquelles on ne peut me répondre. Devant moi, le conducteur n’ouvre pas la bouche. Je lui ai tapé sur l’épaule, j’ai crié même, mais rien. Il reste quasi inerte et j’ai soudain l’impression que le fantôme, c’est moi.
J’aimerais qu’il y est de la musique, ou juste la radio. Même la voix d’une personne que je n’aime pas. Tout sauf l’étrange silence qui m’entoure. Pourquoi ne parle-t-il pas, lui, devant ? Ma propre voix est étouffée, fade.
Je tourne à nouveau la tête vers la vitre. Une fois de plus, le paysage a changé. Nous sommes passé de la forêt à la ville. Une ville qui me semble immense de ce que je peux en voir par la fenêtre. Surtout une ville qui change, elle aussi. Tout change. A cela, je m’y suis presque faite.
J’observe donc les bâtiments, les maisons de plein pieds avec petit jardinet, les immeubles modernes tout en béton et verre, les autres, presque en ruine. Parfois, si mon regard s’attarde sur l’un d’eux, je discerne un peu le changement, subtil. Là des fleurs aux balcons qui disparaissent, ici des planches qui couvrent une fenêtre qui part dans le néant d’un coup, là encore une façade qui change de couleur. Je ne comprends pas ce que je vois. Tout cela n’est pas normal, je le sais. Pourtant, je n’en suis pas étonnée. Cela me parait presque normal, logique. Tout change, rien n’est immuable. Ici, la vitesse n’est juste pas la même.
Mon chauffeur prend une rue sur ma gauche. Un parc nous tend les bras. Nous ne faisons que passer à côté, pas d’arrêt. Il n’y a jamais d’arrêt, ai-je l’impression. Je continue mon observation. Lui aussi change. Les essences deviennent autres, les arbres viennent et repartent. Seule la couleur reste la même, verte nature. Au dessus, le ciel prend soudain des teintes orangées, comme si le soleil se couchait. Or il est toujours en son zénith. Là non plus, cela ne m’étonne pas.

Au final, je suis plutôt contente de ce que j'ai pu écrire en une journée, même si du coup, cela manque d'approfondissement et que ce n'est pas parfait. En plus de cela, je peux voir que oui, mon idée peut tenir la route, du moins déjà sur du court. Maintenant, va falloir étoffer un peu tout ça.

29 septembre 2014

Projet 12 - Extrait 7

Bonjour,

Je viens de finir ma plongée dans l'inconnu avec mon texte de ce mois de septembre. Je dois bien dire que j'ai beaucoup apprécié changement dans ma façon d'écrire, du moins dans la façon de percevoir un monde, un personnage par les yeux d'un autre. Même si cela a été souvent compliqué, surtout parce que je ne voulais pas que le narrateur intervienne trop et qu'il a souvent fallu revoir des paragraphes entiers pour cela, je suis plutôt contente de moi. Je ne sais pas encore si je retenterais un jour l'expérience sur quelque chose de plus long qu'une nouvelle. Du moins, de cette manière. Peut-être plus avec une vraie interaction avec le narrateur et son sujet. 

Enfin, je te laisse donc avec le début de la nouvelle (qui pour changer, n'a pas encore de nom, j'hésite) et je repars préparer celle pour le mois d'Octobre.

La ville s’endort petit à petit. Au fond, le soleil n’est plus qu’une boule de feu rouge, à moitié bouffée par la terre. Les citadins rentrent chez eux. La journée est finie. Les lumières aux fenêtres font leurs apparitions, illuminant un peu plus les rues à l’aide des réverbères. Ici, tout semble noir. La citée dort et plus personne ne sort. Seuls les plus téméraires osent mettre leur nez dehors. Ou les plus fous. Certains pour connaître l'excitation de l’interdit, d’autres parce qu’au final ils n’ont pas le choix. La vie est dure et il faut bien pouvoir se nourrir.
Tu es parmi eux. Pourtant, tu ne fais ni partie des fous, ni des malheureux. Ta vie est plutôt bonne, surtout par rapport à celle de la plupart des gens qui t’entourent. Pourtant, tous les soirs, tu sors de ton petit appartement, dans le quartier est de la vie. Tranquillement, tu descends les marches du perron de l’immeuble, tache de couleur sur fond noir et gris. Tu regardes ensuite à droite puis à gauche. Le rituel est toujours le même. Une manière de se rassurer. Ensuite, tu poses le pieds sur le trottoir et commence l’escapade.
Tu prends la petite ruelle sur la droite. Envahie par les ombres, elle est toujours déserte. Personne n’ose s’y aventurait, même de jour. Elle fait partie de ces zones de non droits où si malheur arrive, tant pis pour toi. Il y en a quelques unes dans la ville, généralement concentrée dans la périphérie. Personne n’y met plus les pieds depuis des années. On raconte des choses horribles dessus, des meurtres mystérieux, des disparitions troubles et pire. Même la police n’y va pas. Les rues dans ce genre puent la peur et la mort. Et pourtant, tu y vas, sans un regard en arrière, sans le moindre tremblement. Tu es plus forte que les autres. Ou plus folle.
Tu longes les murs, te perdant parfois dans les ombres. Heureusement, tes habits sont colorés, toujours, et ainsi tu restes toi, une personne et non une ombre de plus. Tu avances lentement, comme si tu comptais tes pas. Souvent, ta main effleure les murs. Ils ne sont plus que ruines et moisissures, suintant et puant. Ta main y reste pourtant, les caressant de manière tendre. La ville t’est aussi étrangère qu’aux autres, pourtant tu sembles mieux la comprendre lorsque le soleil ne l’éclaire plus. Comme si elle te parlait, comme si tu l’écoutais. Une étrange alchimie entre toi et elle que peu envie. Les ignorants ne peuvent pas savoir. La ville est pleine de surprise, surtout lorsque plus personne ne la parcourt.

9 septembre 2014

Vers l'inconnu

Bonjour,

En huit mois de Projet 12, je ne suis jamais vraiment allée vers l'inconnu. Je me connais bien et même si j'ai abbordé des thèmes et des genres sur lesquels je n'écris jamais à la base, j'ai toujours eu une petite expérience dessus, que se soit en écriture ou en lecture. Du coup, même lorsque j'ai écris de la romance (et que cela s'est plus ou moins mal passé), ou que j'ai choisi un style de narration que j'utilise peu, j'avais toujours une référence. Il s'avère que j'ai voulu pour le mois de septembre sortir de ma zone de confort. Mais vraiment. 

En fait, je ne sais même plus ce qui m'a donné l'envie d'écrire cette nouvelle-là. Du moins, de l'écrire à la seconde personne du singulier. Je n'ai jamais lu de texte le faisant (d'ailleurs, je suis preneuse pour une nouvelle ou un roman écrit de cette manière), je n'ai jamais voulu le faire jusque là. Pourtant, alors que j'écrivais la nouvelle d'Aout, l'idée m'a pris et n'a pas voulu me quitter. Alors, je suis partie dessus, sans même savoir ce que j'allais écrire.

L'idée d'avoir un narrateur voyeur est plaisante. Il voit, observe, entre dans l'intimidé d'une personne mais sans toutefois tout savoir. C'était ça qui me plaisait dans ce genre de narration. Raconter ce que l'on voit sans pouvoir dire ce que l'autre ressent, faire des hypothèses, inventer des choses, mais ne jamais être dans la tête du personnage principal de l'histoire. je dois bien avouer que l'expérience est de loin la plus complexe de ce projet 12, surtout que je suis habituée au narrateur omniscient, celui qui voit et sait tout. Là, c'est une autre manière d'aborder le texte. Il est, je trouve, bien plus simple de faire entrer le lecteur dans une histoire à la première ou la troisième personne. Ici, il faut l'amadouer, lui montrer que le personnage est interessant, que l'histoire aussi, même si au final, il n'en voit que peu. Je dois faire abstraction de tout ce qu'il peut se passer autours pour ne me concentrer que sur ce que le narrateur voit. Pire, j'ai choisi de ne jamais faire intervenir le "je" du narrateur. Il pense, observe, mais jamais ne donne son avis sur celle qu'il regarde. Dur à faire, je dois l'avouer. Pour ne pas avoir le moindre "je" dans le texte, je suis obligée de tourner et retourner pas mal de paragraphes, de phrases.  Cela me permet aussi de changer ma manière d'écrire, de réfléchir un peu plus, moi qui jette mes mots sur le clavier sans trop me prendre la tête d'habitude. 

Je trouve cette expérience là vraiment enrichissante, bien plus que les autres du projet 12. Parce que je suis partie totalement dans l'inconnue, parce que j'ai innové (et parce que je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais écrire avant de poser le premier mot aussi... Oui, oui, j'aime les défis corsés, il n'y a pas à dire). Je ne sais pas si après cette nouvelle-là, je recommencerais la narration à la deuxième personne, mais en tout cas, je l'aurais fait une fois et j'aurais même apprécié.

1 septembre 2014

Projet 12 - Extrait 6

Bonjour,

Je suis pile dans les temps ce mois-ci pour le projet 12. J'ai fini ma nouvelle hier, dernier jour d'aout. C'est une nouvelle qui n'est pas forcément très longue mais qui m'aura pris du temps à écrire, surtout que j'ai repris deux fois son début qui ne me plaisait pas. 

J'ai eu l'idée de cette nouvelle en lisant mes premiers textes de Lovecraft. J'avais envie de tester une nouvelle écrite un peu à sa manière. Je dois dire que l'expérience, bien que sympathique, ne m'a pas tant plus que ça. Le fait de ne pas mettre trop d'émotion, de sentiments et surtout d'écrire un texte avec une telle ambiance m'a paru assez compliqué. J'écris rarement de texte horrifique. Mais j'y suis arrivée, et je dois dire que même si elle mérite beaucoup de correction, j'en suis plutôt contente. Et puis, j'ai réussi à y incorporer les deux seules légendes de ma ville, ce n'est pas si mal que cela.

Je ne saurais par où commencer mon récit. Certains me prendront pour une folle. Peut-être le suis-je. Je ne sais pas, je ne sais plus. Mais je dois raconter ce que j’ai vu, il le faut. Pour que d’autres ne viennent pas, pour les sauver. Pour me sauver peut-être aussi. Tout est flou dans ma tête. Tout sauf cela. Mais laissez-moi commencer par le début. Je vous demande juste de m’excuser si mon récit n’a rien de scientifique ou si parfois il ne semble pas cohérent. Parfois, tout s’embrouille.
Je me nomme Lucille Martin, j’ai vingt deux ans. Je suis étudiante en histoire à l’université de Rennes. Pour les vacances d’été, je suis revenue dans la maison de mon enfance, celle où j’ai grandie et que j’ai quitté il y a quatre ans pour mes études. J’étais ravie de rentrer à la maison. J’avais passé une année épouvantable durant laquelle je n’étais quasiment pas sortie de chez moi, mettant ainsi fin sans que je ne m’en rende compte à mon couple. Maxime m’avait quitté pour une autre, en prenant le temps de me tromper. Je n’avais au moins pas raté mon année. C’était la seule chose que je n’avais pas raté d’ailleurs. Même mon train pour venir à Sète, je l’avais loupé, de même pas cinq minutes. Je dus attendre deux heures de plus, puis encore deux heures à Bordeaux. Ce ne fut que tard le soir que j’arrivais enfin à la gare de ma ville natale où m’attendais mon frère, Benjamin.
Les premiers jours furent calmes et reposants. J’allais à la plage, je me promenais en ville et surtout je revoyais les gens qui étaient importants pour moi, ma famille, mes amis, les personnes qui comptaient. Je me ressourçais, revenais peu à peu à la vie. Je me sentais soudain mieux, oubliant même Maxime et mes déboires de l’année passée. Tout allait pour le mieux et je ne pouvais me douter que quelques jours plus tard, mon vie, mon univers, allaient changer, et pas dans le meilleur sens possible.
Un matin, Benjamin vint me réveiller de bonne heure. Il avait prévu une journée plongée dans l’étang de Thau. Notre mission était de trouver la fabuleuse citée qui se trouvait engloutie dedans. Nous avions grandi avec cette légende en tête, l’une des deux seules sur la ville. Papa nous avait dit que ce n’était en fait qu’un village de pécheur, sûrement à de l’époque où Agde était grecque. J’avais tendance à le croire, ce qui n’était pas le cas de mon frère. Régulièrement, il me disait que si je pouvais bien croire que Brocéliande était un haut lieu de légendes et que les dites légendes avaient une part de vérité, je pouvais en faire de même avec la citée engloutie de l’étang de Thau. Je finis par accepter de l’accompagner à la recherche de ce qui était pour moi juste des cabanons sûrement déjà détruits.
La légende racontait que Neptune, jaloux de voir les habitants de l’antique ville si heureux et prospères, avait fait échouer une gigantesque baleine sur la côté, formant ainsi le mont Saint Clair, mais surtout créant l’étang. L’eau était montée, envahissant tout et détruisant la ville et ses habitants. La légende ressemblait trop pour moi à celle de l’Atlantide pour être réelle. Pourtant, les anciens disaient que par temps clair, on pouvait voir le clocher sous les eaux et que par temps venteux, les cloches de celui-ci se faisaient entendre. Ce qu’ils évitaient de dire, mais que les locaux savaient, c’était que les pécheurs, jouant de cela, avait installé des clochettes sur leurs filets pour appâter les touristes.
Papa avait déjà plongé maintes fois au lieu présumé de la ville sans rien trouver de plus que mon amphore. Il n’y croyait pas plus que moi. Il racontait ses expéditions sous marine le soir. Pourtant Benjamin voulait y croire. Il voulait croire aux contes de fées, aux légendes et surtout il rêvait d’être celui qui prouverait que tout cela était bien vrai. J’enviais sa détermination. Et puis, je me disais que si moi, étudiante en histoire ancienne, pouvait faire partie du voyage et de la découverte, cela pourrait booster ma carrière. J’en arrivais à croire Benjamin et à être porter par son enthousiasme, même à six heures du matin.


Je commence aujourd'hui la nouvelle du mois de septembre, dont je parlerais prochainement, je pense.

 

25 juillet 2014

Projet 12 - Léger blocage

Bonjour,

Nous sommes à six jours de la fin du mois de Juillet et je ne suis pas prête à finir ma nouvelle pour ce mois-ci. Je crois avoir enfin trouvé un genre, un style qui me bloque. Tu me diras, l'idée du projet s'était aussi un peu ça, trouver ce que j'aime écrire et ce qui me pose problème. Bon par contre, vu que j'ai joué à la grosse fainéante, me disant que j'avais le temps, machin couffin, ben voilà, je bloque et pas possible de recommencer autre chose (ce qui n'aurait été que la troisième fois ce mois-ci). 

En fait, je crois que l'idée d'écrire une nouvelle sur un début d'histoire d'amour adolescente ne me convient pas. Je voulais m'y frotter, voir ce que je pouvais en faire. Il faut dire que j'ai toujours dans un coin les Errances Juvéniles, un roman sur l'adolescence et ses amours (mais pas que) et que lui, lui, je veux pouvoir un jour l'écrire. Mais un roman n'est pas une nouvelle et je peux m'amuser à y mettre plus que de la simple romance. Ce qui n'était pas le cas, au départ dans l'idée de la nouvelle de juillet. Je voulais de la romance, juste de la romance, du moins juste le début. Prendre le temps de mettre au clair les sentiments des personnages, de les faire évoluer. Mais je m'embrouille, je me repette et rien ne va. A tel point que je reprends la nouvelle tous les jours, la coupe, l'arrange pour finalement ne pas être contente et recommencer. Bien la première fois que cela m'arrive sur une nouvelle. 

Est-ce le fait qu'au final mes personnages, leur histoire ne me plaisent pas, est-ce parce que je n'arrive pas à mettre de mots sur une histoire si banale, où il n'y a eu final pas un seul élément de suspense, de fantastique, de non ordinaire. Je ne sais pas. Je ne suis peut-être pas faite pour écrire juste un début d'histoire d'amour. C'est peut-être ça, en fait. Juste ça. Il me faut autre chose pour aller avec, pour faire vivre le tout comme je le voudrais. C'est marrant parce que j'étais persuadée jusque là que la romance s'était plutôt simple. Lorsque j'en lis, ça à l'air simple. Mais en fait non. 

Je suis capable, je le sais, de faire naitre des sentiments dans mes écrits. Je me sentais capable de faire pareil sur une histoire d'amour. Ça avait l'air simple en théorie. Tu me diras, en théorie tout à l'air simple, en même temps. Cela ne l'est pas autant que je le pensais. Maintenant, je comprends beaucoup mieux comment on peut tomber sur des histoires d'amour limite gerbante ou vraiment niaise. La romance ce n'est pas pour tout le monde et surtout, ce n'est pas vraiment pour moi. Je peux en écrire un peu, dans un récit autre que de la pure romance, mais jamais je ne serais une auteure de romance, du moins jamais une bonne. Et tu sais quoi, lecteur, ben ça fait du bien de se le dire un peu, ça évite d'avoir les chevilles qui enflent (et je peux te dire que chez l'auteur en devenir, les chevilles qui enflent ça arrive vite (et que ce n'est pas qu'à cause de la chaleur de cet été)).

23 juin 2014

Projet 12 - 6 mois

Bonjour,

Nous serons bientôt en juillet et j'ai atteins la moitié du projet 12. Dans mes documents, six nouvelles sont présentes. Déjà six. Alors, je me suis dis qu'il était temps pour un petit bilan, surtout que ce mois-ci, il n'y aura pas d'extrait de la sixième nouvelle, bien trop personnelle en fait pour que je la mette ici.

Voilà à quoi ressemble donc le dossier du Projet 12 dans mon Drive. Je suis plutôt contente de moi. C'est amusant de voir ce petit dossier se remplir petit à petit, tous les mois et de me dire que oui, c'est bien moi qui est écrit tout ça, ces six nouvelles. Et j'ai trouvé un titre à chacune, même si j'avoue que pour Février, j'hésite encore. Il faut dire que lorsque je lui ai donné un nom, une autre idée m'est venue à cause de lui. Je verrais bien.

Passons un peu au petit bilan à présent. 

J'ai écris en six mois, et rien que pour le projet 12, 34 265 mots, soit une moyenne de 5 711 mots par mois. Ce qui pour moi n'est pas si mal lorsqu'on sait que je n'ai réussi à ne presque rien écrire l'année dernière. Je ne pensais pas écrire autant, étant plutôt une habituée de la nouvelle courte. Bon j'avoue qu'en avril, la nouvelle a fait 11 932 mots, ce qui me semble énorme pour une nouvelle en fait (pour dire que quand j'écris, je fais court normalement). Alors 34 265 mots, c'est assez abstrait, ce n'est qu'un chiffre. Ça doit faire un peu plus de la moitié d'un court roman, en tout cas, c'est plus que la moitié d'un Nano par exemple. Bon par contre, il est vrai que je n'ai écris que ça. Mais cela ne me dérange pas, en fait. J'ai bien toujours des projets de romans et autres mais du coup, je les laisse murir un peu. Peut-être qu'en cette seconde moitié de l'année, je pourrais voir d'écrire autre chose que le Projet 12.

J'apprécie vraiment de pouvoir passer, de mois en mois, sur divers sujets, thèmes et genres. Je me rends compte que je pourrais presque écrire sur tout, il suffit de le vouloir. Bon par contre, je ne dis pas que je suis bonne en tout, loin de là. L'exercice me l'a prouvé et de toute façon, je ne m'attaque pas à certaines choses. C'est peut-être un tord, mais si je ne me sens pas à l'aise avec un thème ou un genre, je préfère ne pas le faire.

Et puis en six mois, je me suis rendue compte que je pouvais très bien finir quelques choses, puisque les six nouvelles l'ont toutes étés mais aussi que je peux tenir mes délais (enfin presque, puisque la nouvelle d'avril avait un peu débordé sur mai). Autant dire deux choses dont je n'étais pas si sure que ça avant de tenter l'expérience. Alors, oui, j'avoue que c'est ma plus grande fierté. Réussir à finir une histoire, même quand je me dis que je n'aurais pas le temps, je pars dans tous les sens, je ne vais pas respecter mes délais... Du coup, je suis contente et j'espère pouvoir mettre ça à plus grande échelle (Déchéance, prends garde à toi quand j'aurais fini le projet 12, c'est moi qui te le dis !).

Après techniquement, je dois avouer que je ne sais pas si j'écris mieux. Je prends beaucoup de plaisir à le faire, et j'ai l'impression d'éviter certains écueils. Mais mieux... Je ne sais vraiment pas. Je n'ai pas l'impression d'avoir changé ma manière d'écrire. Tout comme je ne sais pas si les nouvelles sont bonnes. Elles sont lisibles, c'est déjà ça, non ? Il faut dire aussi qu'à part les extraits ici, je n'ai pour le moment fait lire aucune d'elles. J'attends un peu... Ma timidité envers mes écrits est toujours bien présente.

Enfin, voilà, déjà six mois que le projet 12 a commencé. Ce n'est qu'un tout petit projet mais il me prend beaucoup de temps. Chaque mois, je m'y attèle, contente d'avoir à réfléchir à tout cela, et surtout de prendre plaisir à le faire. En six mois, l'écriture est redevenue un plaisir, et ça, c'est franchement cool.



3 juin 2014

Projet 12 - Extrait 5

Bonjour,

Je me dis que j'ai eu raison de faire une nouvelle très courte pour le mois de mai. Un certain évènement dans ma vie m'aurait empêché, contre ma volonté, de finir quelque chose de plus long. Sans m’épancher sur le sujet, chose que je risque pourtant de faire, si l'on veut, dans la nouvelle de juin, il y a eu un décès dans ma famille. Bref, je ne vais pas passer trois heures dessus, je ne m'en sens pas le courage et puis, ce n'est pas ici que je préfère en parler. Revenons donc à la nouvelle du mois de mai.

Donc, comme je le disais, j'ai fait court. Suivre le chemin, c'est son nom, ne compte que 1466 mots. C'est une petite nouvelle dont j'avais un jour ébauché l'histoire sur un petit carnet. J'avais envie de la voir grandir un peu, mais pas trop non plus. Pour une fois, elle ne fait pas partie de la SFFF. Pas de magie, de monstres ou autres. Juste le personnage principal et son cheminement.

L'extrait se situe au milieu de la nouvelle. Je me rends compte, en le relisant une nouvelle fois, que j'ai tendance à ne pas écrire de la même façon lorsque je fais dans le non imaginaire. Comme si je divisais les deux, la SFFF et le reste. Comme si je voulais avoir deux voix.
Ensuite, il y a eu le bac, qu’elle a réussi elle ne sait trop comment. Puis la fac et surtout la collocation qui est allée avec. Elle se souvient que c’était bien partie pourtant. Elle avait choisi les gens avec qui elle allait vivre. Tous comme elle, un peu égorgés, un peu perdus. Tout allait bien. Tout le monde semblait content du partage des taches et de cette vie-là. Puis il y a eu lui. Lui et son regard bleu menthe, lui et son corps de rêve. Elle en est tombée amoureuse au premier regard, alors qu’il posait les valises sur le palier. Il s’est installé avec elle et ses potes. Elle a rêvé pendant des nuits et des nuis qu’il vienne dans sa chambre.
Deux mois plus tard, elle vivait le parfait amour. Lorsqu’elle y repense, elle a encore un pincement au cœur. A ce moment-là, la vie filait comme le train qui vient de passer sur l’autre voie. Droite, parfaite. Elle était sur un nuage. Tout était si bien. Elle ne voyait plus que par lui. Il l’aimait et elle aussi. Elle l’avait surnommé l’homme parfait et y croyait dur comme fer.
Tout cela a pourtant déraillé, une nouvelle fois. Elle ne sait plus trop comment. Tout allait trop vite. Ce furent d’abord les autres colocataires, puis lui. Les premiers parce qu’en couple, voulant vivre avec plus d’intimité. Lui, ce fut une autre histoire. Ils se sont emprisonnés seuls dans leur amour. Ne vivaient que pour eux. Petit à petit, les désillusions sont arrivés. Petit à petit, rien n’est allé. Il l’a trouvé idiote et inutile, elle le trouvait beau mais débile. Et puis, il y avait toujours l’ombre de maman. Des deux côtés. Lui ne pouvait choisir entre les deux femmes. Elle, revoyait la sienne et ses histoires sans lendemain.
Leur histoire s’est finie dans les larmes et l’alcool. Elle s’est réfugiée chez sa mère, juste pour s’enfermer dans sa chambre à elle. Son refuge, le seul où elle se sent bien. Encore maintenant, elle y revient de temps en temps. Elle s’y sent bien, enfin à sa place.
Un peu comme là, sur cette route de fer et de bois. Ici, aussi, elle est bien. Parce que pour une fois, elle n’a pas à réfléchir, à faire de choix. Suffit d’avancer tout droit. Elle aimerait bien que le vie soit aussi simple. D’ailleurs, ça arrive bien à d’autres. Pourquoi pas à elle ? Elle n’est pas pire que les autres. Elle n’arrive juste pas à trouver le bonheur. Pour le moment. Un jour, ça arrivera. Elle en est sure.
Pour le moment, de toute façon, d’abord, il faut se reconstruire. C’est ce que tout le monde lui dit. Les amis, le peu qu’elle a du moins, la famille, celle qu’elle voit, les collègues de bureau. Après tout, sa dernière rupture n’est pas si vieille.
J'attaque à présent la nouvelle du mois de juin. La sixième. Je ne sais pas trop comment elle va se présenter, ni trop non plus ce que je vais dire dedans. J'ai ma petite idée, je sais que ce sera liée à ma grand-mère. Une sorte d'hommage. Bref, je vais voir tout cela.

21 mai 2014

Où je me pose des questions sur mon style

Bonjour,

Il n'y a pas si longtemps je me posais la question de l'importance des auteurs que j'apprécie dans ma manière d'écrire. En fait, cette question, je me la suis souvent posée, que se soit pour l'écriture, le dessin ou la photographie (trois choses que je pratique donc régulièrement). Déjà parce que j'ai appris à dessiner en copiant les dessins que j'aimais, ensuite parce que petit à petit, je me suis mise à étudier les styles des autres, voir pourquoi ça fonctionner ou non, pour finalement dessiner comme moi je le sentais... A vrai dire, la vraie question que je me pose, c'est vraiment "est-ce qu'au final, j'ai un style bien à moi ou juste un amalgame de ceux que j'aime et apprécie ?". Et cette question pourrait s'ajouter celle de "mes idées sont-elles bien les miennes ou pompé-je allégrement sur les autres ?". Mais pour elle, je ferais surement un autre article.


Je sais que cela peut paraitre peut-être un peu idiot, surtout quand cela fait déjà un bon moment que l'on écrit. J'espère avoir réussi à trouver mon style, qu'il soit bon ou non n'étant pour le coup pas la question. A vrai dire, lorsque j'ai commencé à écrire, je voulais le faire comme Tolkien. De grandes aventures avec de grandes description (c'était ainsi que je le voyais à l'époque de mes onze/douze ans). Rapidement, je me suis rendue compte que j'étais pour ainsi dire un peu nulle en description et que jamais, je ne serais Tolkien. Puis, j'ai découvert d'autres auteurs, avec des styles différents. Je m'en suis inspirée, parfois un peu, souvent beaucoup. Pendant quelques années, ce fut plus un exercice que mon style à moi. Pouvoir écrire, ou du moins essayer d'écrire comme tel ou tel auteur. Ce n'est pas un exercice facile mais c'est assez amusant et instructif à faire. Cela permet de découvrir de nouveaux horizons et même d'enrichir son propre style parfois.

Seul problème, c'est qu'à force de travailler sur le style des autres, j'ai parfois l'impression de ne pas avoir le mien propre. J'ai juste celle d'avoir piocher à droite et à gauche et d'avoir fait le mélange de tout ça. Je me fais peut-être des idées. C'est fort possible. Après tout, j'ai surement mon style propre, même si celui-ci est un amalgame de plein de chose. Je me souviens que ma prof de dessin au collège (la même pendant quatre ans, elle a eu le temps de nous connaitre) me disait souvent que pour se trouver "artistiquement", il fallait parfois aller voir ce qu'il se faisait ailleurs, tester plein de chose, prendre ce qui nous plaise et en faire quelque chose qui serait nous. Autant je n'aimais pas vraiment cette prof, autant ça, ça met rester. Je pense même qu'elle n'avait pas tord. Je me dis que pour le coup, mon style est bien présent. C'est ma façon d'écrire, pas celle d'un autre écrivain. D'ailleurs, je n'écris pas pour faire comme un tel ou un tel. J'écris pour mettre sur papier (ou fichier numérique) mes histoires, celles que je me suis racontée pendant des années avant de m'endormir, avec mes mots à moi.
Au final, même si souvent la question revient dans ma tête un peu perturbée, je connais la réponse. Pire, je pense que même les gens qui copient un style finissent toujours pas y apporter leur propre touche. Alors, oui, du coup, je pense que les écrivains que je peux admirer/apprécier influent surement sur mon style, ou du moins, on influençaient à un moment donné celui-ci. Je pense aussi que cela m'a permis de me frotter à beaucoup de choses et de faire en sorte que ma plume me ressemble un peu plus. J'ai pu voir qu'autant j'aime lire Tolkien, autant jamais je n'écrirais comme lui. D'ailleurs, je suis intimement persuadée que personne ne pourrait écrire comme lui ou comme Jordan, tout comme personne ne pourrait écrire comme moi.



Sources images : Premiere/seconde

13 mai 2014

Projet 12 - Extrait 4

Bonjour,

Je suis terriblement à la bourre. Nous sommes le 13 mai, je n'ai pas commencé la nouvelle de mai, pire je viens à peine de finir le premier jet de celle d'avril. Je me suis un peu laissée emportée par l'histoire, la nouvelle faisant quelques 11932 mots, et par le temps (vacances, jours fériés, maladies...). Et le pire, c'est que si je m'écoute, là maintenant de suite, je reprends son écriture pour la transformer en novella. Oui, j'ai beaucoup aimé écrire Sur les toits, et oui, j'ai beaucoup envie de continuer à le faire. Mais je dois m'en tenir à mon projet et faire en sorte qu'une nouvelle naisse en mai aussi. Je suis assez mal barré d'ailleurs. Je dois écrire quelques choses ou de court, ou de rapide. Et je n'ai pas vraiment d'idée pour la peine. Mais je ne vais pas désespérer maintenant, hein. Je suis presque à la moitié du projet, ce n'est pas maintenant que je vais le lâcher. Surtout quand je vois les progrès que je peux faire sur certain point grâce à lui.

Enfin, arrêtons de nous lamenter et passons à l'extrait de Sur les toits donc :

J’ai la chance de connaître le quartier comme ma poche. Je sais où je vais. Ce n’est pas forcément leur cas. Mon autre chance c’est qu’en haut, il faut faire moins de détours pour aller d’un point A à un point B. C’est ainsi que je peux les semer, ce que je fais depuis une semaine dès que je les croise. Autant dire que mes rêves de gamines volent régulièrement en éclat. Pour moi, à l’époque, aucun voleur n’aurait pu leur échapper. Or, à présent, il en existait un, et le pire, du moins pour eux, c’était que  le voleur en question, c’est moi.
Devant moi, les toits s’arrêtent. Je suis arrivée au canal royal. Le quartier face à moi est à plus de dix mètres. Je vais devoir à nouveau user de mon grappin. Je me félicite d’avoir demander au Méca de rallonger son allonge la semaine dernière. Je m’arrête à peine, le temps de viser l’immeuble devant moi. Une fois passée le canal, je pourrais être un peu plus tranquille. Il leur faudra du temps pour me rejoindre, et durant ce temps-là, j’aurais filé loin d’eux. J’appuie sur la détente. Le grappin file à toute allure. J’entends le bruit caractéristique du métal contre la pierre. Je tire un peu. Ça à l’air de tenir. C’est parti pour le grand saut.
Sous mes pieds, les eaux noires du canal défile. Je regarde à peine vers le bas. Je ne souffre pas vraiment du vertige, pas avec mon métier, mais à vrai dire, penser que je pourrais tomber là-dedans ne m’enchante gère. Saurel déverse ses immondices dans le canal et certains poissons carnassiers y vivent à longueur d’années. Je fixai donc plus l’immeuble face à moi que les eaux.
Le mur du dit bâtiment fonce droit sur moi à grande vitesse. Avec le mouvement de balancier, je sais pertinemment que je vais sûrement arriver vers le milieu de celui-ci et avec un peu de chance sur un des balcon qui en saillaient. J’aurais été un peu croyante, j’aurais prier pour ne pas me louper. Ne l’étant pas, je laisse le filin me porter jusqu’à rencontrer l’immeuble.
Mes pieds rencontrent douloureusement le mur. Mauvais calcul donc. Je manque m’écraser contre la pierre. Je réussis à me stabiliser avec quelques difficultés puis je descend vers le balcon en contre bas. Mes pieds se réjouissent de le toucher. Je jette un coup d’œil vers la rive opposée. Les Ouragans, six à présent, me regardent en criant. Je souris. Je suis presque sauve et surtout bientôt loin d’eux. Je passe la rambarde du balcon tout en me tournant bien en face d’eux. La main levée, je leur fait un petit signe. Je crois que je viens de les énerver encore un peu plus. Ils n’ont pas le moindre humour. Leurs cris montent dans la nuit. Je me balance une nouvelle fois dans le vide.
Cette fois, pas de problème pour atterrir. Je sais ce que je fais. Presque arrivée au sol, j’actionne une nouvelle fois mon arme. Le filin s’enroule sur le dernier balcon, amortissant ma chute. Le plus élégamment du monde, je lève mon index vers mes poursuivants et reprends ma course.
Je parcours quelques mètres lorsque j’entends de nouveaux cris, bien trop près. Pas normal ça. Les Ouragans devraient être en train de traverser le canal, non en train de me courir après à seulement quelques pas. Je force l’allure.
L’avantage de bien connaître sa ville, c’est qu’on peu facilement choisir où l’on va, sans avoir à se poser la moindre question à chaque intersection. Pas de temps perdu pour rien. Alors forcément, je file dans les rues et ruelles sans m’arrêter une seule fois, espérant perdre mes poursuivants. De temps en temps, je regarde au dessus de moi. Si je remonte sur les toits, j’ai gagné la partie. Mais pour ça, il me faut le toit idéal. Or le quartier des numismates n’a pas le genre de toit qu’il me faut. Ici, tout semble prévu pour que les montes en l’air comme moi ne puisse pas officier. Dans le quartier de la finance de Saurel, cela n’a rien d’étonnant. Pourtant, je sais que là, je vais pouvoir reprendre la voie des airs. Dans peu de temps. Si je me souviens où se trouve cette putain de petite maison.


Bon, à présent, va falloir que je me speede un peu pour la nouvelle de mai... 

31 mars 2014

Projet 12 - Extrait 3

Bonjour,

Et voilà Mars qui se finit lentement mais surement. J'ai fini ma nouvelle pour le projet 12 jeudi. Oui, je sais, je suis juste grave à la bourre dessus ce mois-ci. J'ai relu vite fait, sans pouvoir y apporter trop de modification alors qu'elle en mérite pas mal. Mais je reste contente de ce qui a été écrit ce mois-ci. Comme toujours, je ne le trouve pas parfait, ce petit récit. Il m'a pourtant permis de mettre enfin des mots sur l'histoire d'Eliénor Jones, un personnage charmant à la Indiana Jones (oui, je suis très originale pour le nom, je suis d'accord) évoluant dans un monde plutôt steampunk. 

Comme je l'avais dit en début de mois, il s'agit donc d'un univers que j'ai déjà essayé d'exploiter sans toute fois aller jusqu'au bout. Cette nouvelle n'est pas non plus le bout, mais elle m'a permis de poser deux-trois bases et de faire vivre les personnages, voir si tout fonctionnait bien. Et cela fonctionne pas mal. A présent, le projet "Jones" pourra prendre un peu plus d'ampleur. A vrai dire, je vois bien ça en petit feuilleton ou du moins en plusieurs parties. A voir...

Mais pour le moment, c'est l'heure de l'extrait, comme toutes les fins de mois.

Elle avançait prudemment, à peine éclairée par la lampe tempête. L’humidité ambiante lui provoquait quelques frissons. Elle aurait du mettre quelque chose d’un peu plus chaud sur elle. Le sol glissait parfois sous ses pieds. Elle se tenait un peu aux murs, espérant ne pas mettre la main sur un quelconque insecte. Elle détestait les insectes. Derrière elle, Raphaël semblait s’en sortir un peu mieux. Lui ne se tenait pas aux murs. Heureusement, il ne lui fit aucune remarque. Elle continuait son chemin dans le silence le plus total, essayant de voir où elle mettait les pieds.
Et elle avait bien raison. Alors qu’elle allait faire un pas de plus, elle s’arrêta brusquement et fut percutée par le jeune homme derrière elle. Elle se retint une nouvelle fois de justesse, pensant qu’elle finirait bien par tomber à un moment ou un autre. Il fallait juste que ce moment ne soit pas celui-ci.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Raphaël.
— Un trou. Large, profond. Un pas de plus et nous tombons.
Elle essayait de voir la profondeur du dit trou. N’y arrivant pas vraiment, elle fit approcher le jeune Perris du bord, tout en prenant attention à s’en éloigner un peu. Elle pencha à nouveau la tête sur le gouffre. Il lui était toujours impossible d’en voir le fond. Elle ramassa alors une pierre à ses pieds et la laissa choir dans le vide. Le bruit de l'atterrissage se fit entendre au bout de quelques secondes.
— On ne va jamais pouvoir passer, murmura le jeune homme.
Eliénor ne lui répondit pas. Elle attrapa la lampe qu’il tenait à bout de main et éclaira un peu mieux le précipice. Elle ne voyait rien qui pourrait les aider à passer et il n’était pas question de sauter par dessus le vide comme ça. Elle devait trouver une solution pour ne pas voir son expédition s’arrêter là. Elle se remémora les aventures que son oncle lui avait conté lorsqu'elle était enfant et l'idée arriva.
— Que faites-vous ?
Elle venait de poser la lampe sur le sol et fouillait dans sa sacoche.
— Nous n’avons qu’un seul moyen de traverser, monsieur Perris. Passer par dessus le vide.
— Pardon ?
— Ne me dites pas que cela vous fait peur. Où sont donc vos rêves d’aventure ?
— Surement pas au fond du précipice. Comment comptez-vous que l’on passe ça ?
— Comme ça !
A présent, il est plus que temps de passer à la nouvelle d'Avril, à laquelle j'ai à peine réfléchis. J'espère vraiment avoir plus de temps pour mon petit projet, j'ai toujours l'impression d'être en retard.

14 mars 2014

Obsession

Bonjour,

Il y a très longtemps de ça, mais tellement que je ne sais même plus trop quelle année (1998/1999 je pense, vu les vestiges retrouvés), j'avais eu l'envie d'écrire Ma grande saga. Le truc de fou, alors que je n'écrivais que de très courtes histoires. L'idée de base était énorme. Pleins de tomes, sur pleins d'années avec pleins de personnages différents. C'était un projet complétement barge. Je le savais, je le sais toujours. Et déjà, un nom, qui revenait sans cesse, Déchéance.

Voilà donc quasiment quinze ans que je me traine Déchéance. Le projet a changé, souvent, j'ai écris et réécris l'histoire quelques sept fois (là non plus, je ne suis plus sure). Il est passé de l'énorme saga à un trois diptyque, puis à un seul livre pour en revenir, normalement et surtout finalement à un diptyque, comportant Déchéance, le premier tome et Rédemption, le second. Cela reste pour moi un projet fou. Déjà parce qu'en quinze ans, il a changé, évolué (comme moi) et qu'il est devenu ambitieux, ensuite parce que j'ai beau le connaitre par cœur ce projet, savoir comment tout va se passer, tout va se finir surtout, je n'ai réussi qu'une seule fois à écrire la fin (dans une version que j'ai perdu en plus suite à un crash de disque dur...). C'est devenu une véritable obsession. Pendant des années, je n'ai vécu qu'avec ce projet, qui au final, en à faire naitre d'autres lorsque je finissais par me lasser de lui. 

Déchéance, ça fait quinze que ça dure. En quinze ans, j'ai perdu pas mal de feuille, des versions finies ou non, des dessins, le plan de la Forteresse, des idées. En quinze ans, j'ai gagné de la maturité, mes personnages de l'âge, mon histoire de la profondeur. 

Je ne me suis pas encore lancé dans la version 7, du moins pas complétement. Mais même si je n'ai rien écrit dessus depuis juin 2013, c'est toujours là à me hanter. Je n'ose pas reprendre l'écriture encore. Par contre, j'ai entamé un nouveau travail sur lui. Celui de préparation. A vrai dire, ce n'est même plus de la préparation à ce point. Parce qu'elle a été faite en quinze ans. Je devrais nommer ça la phase de "je recompile tout depuis quinze ans dans un carnet". J'ai repris toutes mes notes, tous mes vieux dessins, mes vieux plans, mes vieilles idées. Je reclasse ça parfaitement pour avoir tout à porter de main, bien rangé, au même endroit. 

L'obsession revient, encore plus forte qu'avant. Je revis Déchéance. Sélène me hante à nouveau. Elle n'a jamais vraiment quitté ma tête en même temps. J'en arrive à ne vouloir faire que ça, revivre dans le monde de Déchéance, oublier même le Projet 12 (pas bien ça, heureusement, je ne suis pas en retard dessus ce mois-ci).

Dès que cette partie-là sera finie, je le sais, je vais me lancer dans la version 7. Ce sera repartie pour des mois de bataille avec Déchéance, comme toujours. C'est tout de même impression que quinze ans plus tard, je n'y arrive toujours pas. Je connais trop bien mon projet et le mettre sur papier semble pourtant être la partie la plus compliquée pour moi. Parce que souvent, je n'arrive pas à lui donner le bon ton, les bons mots. Pourtant, je le sais, un jour, Déchéance sera finie. Des fois, je me demande si le problème ne vient pas de là. De cette peur de le finir (j'ai le même problème lorsqu'on me met un Final Fantasy dans les mains, j'arrête généralement juste avant le big boss, rien que pour me dire que non, ce n'est pas fini...). Va savoir.