Bonjour,
En huit mois de Projet 12, je ne suis jamais vraiment allée vers l'inconnu. Je me connais bien et même si j'ai abbordé des thèmes et des genres sur lesquels je n'écris jamais à la base, j'ai toujours eu une petite expérience dessus, que se soit en écriture ou en lecture. Du coup, même lorsque j'ai écris de la romance (et que cela s'est plus ou moins mal passé), ou que j'ai choisi un style de narration que j'utilise peu, j'avais toujours une référence. Il s'avère que j'ai voulu pour le mois de septembre sortir de ma zone de confort. Mais vraiment.
En fait, je ne sais même plus ce qui m'a donné l'envie d'écrire cette nouvelle-là. Du moins, de l'écrire à la seconde personne du singulier. Je n'ai jamais lu de texte le faisant (d'ailleurs, je suis preneuse pour une nouvelle ou un roman écrit de cette manière), je n'ai jamais voulu le faire jusque là. Pourtant, alors que j'écrivais la nouvelle d'Aout, l'idée m'a pris et n'a pas voulu me quitter. Alors, je suis partie dessus, sans même savoir ce que j'allais écrire.
L'idée d'avoir un narrateur voyeur est plaisante. Il voit, observe, entre dans l'intimidé d'une personne mais sans toutefois tout savoir. C'était ça qui me plaisait dans ce genre de narration. Raconter ce que l'on voit sans pouvoir dire ce que l'autre ressent, faire des hypothèses, inventer des choses, mais ne jamais être dans la tête du personnage principal de l'histoire. je dois bien avouer que l'expérience est de loin la plus complexe de ce projet 12, surtout que je suis habituée au narrateur omniscient, celui qui voit et sait tout. Là, c'est une autre manière d'aborder le texte. Il est, je trouve, bien plus simple de faire entrer le lecteur dans une histoire à la première ou la troisième personne. Ici, il faut l'amadouer, lui montrer que le personnage est interessant, que l'histoire aussi, même si au final, il n'en voit que peu. Je dois faire abstraction de tout ce qu'il peut se passer autours pour ne me concentrer que sur ce que le narrateur voit. Pire, j'ai choisi de ne jamais faire intervenir le "je" du narrateur. Il pense, observe, mais jamais ne donne son avis sur celle qu'il regarde. Dur à faire, je dois l'avouer. Pour ne pas avoir le moindre "je" dans le texte, je suis obligée de tourner et retourner pas mal de paragraphes, de phrases. Cela me permet aussi de changer ma manière d'écrire, de réfléchir un peu plus, moi qui jette mes mots sur le clavier sans trop me prendre la tête d'habitude.
Je trouve cette expérience là vraiment enrichissante, bien plus que les autres du projet 12. Parce que je suis partie totalement dans l'inconnue, parce que j'ai innové (et parce que je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais écrire avant de poser le premier mot aussi... Oui, oui, j'aime les défis corsés, il n'y a pas à dire). Je ne sais pas si après cette nouvelle-là, je recommencerais la narration à la deuxième personne, mais en tout cas, je l'aurais fait une fois et j'aurais même apprécié.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire