31 octobre 2014

Projet 12 - Extrait 8

Bonjour,

Je dois bien avouer que le mois d'octobre a failli ne pas avoir sa nouvelle. En fait, j'étais partie sur une première idée, qui avait d'ailleurs plutôt bien commencer, et puis, entre le boulot et la fatigue, j'ai un peu perdu le fil. A tel point que rien ne me plaisait et que j'ai tout effacé, comme ça. Sauf que j'ai fait ça hier matin (le 30 oui). Alors qu'il ne me reste plus que deux jours avant la fin du mois et que je n'avais pas la moindre idée de ce que je pourrais écrire à la base. Je ne me sentais pas d'écrire un truc long ni même de reprendre ce que je venais d'effacer sur un coup de tête. C'est dans ces moments que je me dis qu'heureusement, je n'écris pas dans le but d'être publié à une date fixe. 

Mais je ne pouvais pas ne pas écrire pour le mois d'octobre. J'aurais mis en l'air sept mois d'écriture et un projet que j'apprécie vraiment. Il me fallait écrire une nouvelle, même courte, même de trois lignes s'il le fallait pour remplir mon contrat, surtout que si on se rappelle bien, je n'ai pas fini la nouvelle du mois de Juillet. Alors, j'ai cherché et je me suis souvenue d'un rêve que j'ai fait il y a peu. Les rêves ont cette chose merveilleuse d'être bourrés d'éclipse permettant de pouvoir broder dessus comme on en a envie. En plus de cela, j'ai dans mes tiroirs un projet de roman sur ce thème là, c'était donc une bonne occasion pour me plonger là-dedans et voir si cette idée pouvait tenir la route. Je tenais ma nouvelle

La voiture ne roule pas vite. De la fenêtre arrière, côté droit, je regarde le paysage. J’ai du mal à me focaliser sur un point, sur la moindre petite chose. Tout change, les couleurs, le décors, le temps même. L’impression de passer en moins de deux secondes du soleil à la pluie, du vent au calme plat. Aucun bruit n’arrive jusqu’à moi. Mon conducteur me semble fantomatique. Il ne parle pas, ne bouge quasiment pas. Je ne sais même pas son nom. Tout est fait pour que je me sente perdue. Et c’est bien le cas.
Que fais-je ici ? Dans cette voiture qui n’est pas la mienne, que je ne connais pas. Où va-t-on ? Je me pose mille questions auxquelles je n’ai de réponse, auxquelles on ne peut me répondre. Devant moi, le conducteur n’ouvre pas la bouche. Je lui ai tapé sur l’épaule, j’ai crié même, mais rien. Il reste quasi inerte et j’ai soudain l’impression que le fantôme, c’est moi.
J’aimerais qu’il y est de la musique, ou juste la radio. Même la voix d’une personne que je n’aime pas. Tout sauf l’étrange silence qui m’entoure. Pourquoi ne parle-t-il pas, lui, devant ? Ma propre voix est étouffée, fade.
Je tourne à nouveau la tête vers la vitre. Une fois de plus, le paysage a changé. Nous sommes passé de la forêt à la ville. Une ville qui me semble immense de ce que je peux en voir par la fenêtre. Surtout une ville qui change, elle aussi. Tout change. A cela, je m’y suis presque faite.
J’observe donc les bâtiments, les maisons de plein pieds avec petit jardinet, les immeubles modernes tout en béton et verre, les autres, presque en ruine. Parfois, si mon regard s’attarde sur l’un d’eux, je discerne un peu le changement, subtil. Là des fleurs aux balcons qui disparaissent, ici des planches qui couvrent une fenêtre qui part dans le néant d’un coup, là encore une façade qui change de couleur. Je ne comprends pas ce que je vois. Tout cela n’est pas normal, je le sais. Pourtant, je n’en suis pas étonnée. Cela me parait presque normal, logique. Tout change, rien n’est immuable. Ici, la vitesse n’est juste pas la même.
Mon chauffeur prend une rue sur ma gauche. Un parc nous tend les bras. Nous ne faisons que passer à côté, pas d’arrêt. Il n’y a jamais d’arrêt, ai-je l’impression. Je continue mon observation. Lui aussi change. Les essences deviennent autres, les arbres viennent et repartent. Seule la couleur reste la même, verte nature. Au dessus, le ciel prend soudain des teintes orangées, comme si le soleil se couchait. Or il est toujours en son zénith. Là non plus, cela ne m’étonne pas.

Au final, je suis plutôt contente de ce que j'ai pu écrire en une journée, même si du coup, cela manque d'approfondissement et que ce n'est pas parfait. En plus de cela, je peux voir que oui, mon idée peut tenir la route, du moins déjà sur du court. Maintenant, va falloir étoffer un peu tout ça.

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