Bonjour,
Je viens de finir ma plongée dans l'inconnu avec mon texte de ce mois de septembre. Je dois bien dire que j'ai beaucoup apprécié changement dans ma façon d'écrire, du moins dans la façon de percevoir un monde, un personnage par les yeux d'un autre. Même si cela a été souvent compliqué, surtout parce que je ne voulais pas que le narrateur intervienne trop et qu'il a souvent fallu revoir des paragraphes entiers pour cela, je suis plutôt contente de moi. Je ne sais pas encore si je retenterais un jour l'expérience sur quelque chose de plus long qu'une nouvelle. Du moins, de cette manière. Peut-être plus avec une vraie interaction avec le narrateur et son sujet.
Enfin, je te laisse donc avec le début de la nouvelle (qui pour changer, n'a pas encore de nom, j'hésite) et je repars préparer celle pour le mois d'Octobre.
La ville s’endort petit à petit. Au fond, le soleil n’est plus qu’une boule de feu rouge, à moitié bouffée par la terre. Les citadins rentrent chez eux. La journée est finie. Les lumières aux fenêtres font leurs apparitions, illuminant un peu plus les rues à l’aide des réverbères. Ici, tout semble noir. La citée dort et plus personne ne sort. Seuls les plus téméraires osent mettre leur nez dehors. Ou les plus fous. Certains pour connaître l'excitation de l’interdit, d’autres parce qu’au final ils n’ont pas le choix. La vie est dure et il faut bien pouvoir se nourrir.Tu es parmi eux. Pourtant, tu ne fais ni partie des fous, ni des malheureux. Ta vie est plutôt bonne, surtout par rapport à celle de la plupart des gens qui t’entourent. Pourtant, tous les soirs, tu sors de ton petit appartement, dans le quartier est de la vie. Tranquillement, tu descends les marches du perron de l’immeuble, tache de couleur sur fond noir et gris. Tu regardes ensuite à droite puis à gauche. Le rituel est toujours le même. Une manière de se rassurer. Ensuite, tu poses le pieds sur le trottoir et commence l’escapade.Tu prends la petite ruelle sur la droite. Envahie par les ombres, elle est toujours déserte. Personne n’ose s’y aventurait, même de jour. Elle fait partie de ces zones de non droits où si malheur arrive, tant pis pour toi. Il y en a quelques unes dans la ville, généralement concentrée dans la périphérie. Personne n’y met plus les pieds depuis des années. On raconte des choses horribles dessus, des meurtres mystérieux, des disparitions troubles et pire. Même la police n’y va pas. Les rues dans ce genre puent la peur et la mort. Et pourtant, tu y vas, sans un regard en arrière, sans le moindre tremblement. Tu es plus forte que les autres. Ou plus folle.Tu longes les murs, te perdant parfois dans les ombres. Heureusement, tes habits sont colorés, toujours, et ainsi tu restes toi, une personne et non une ombre de plus. Tu avances lentement, comme si tu comptais tes pas. Souvent, ta main effleure les murs. Ils ne sont plus que ruines et moisissures, suintant et puant. Ta main y reste pourtant, les caressant de manière tendre. La ville t’est aussi étrangère qu’aux autres, pourtant tu sembles mieux la comprendre lorsque le soleil ne l’éclaire plus. Comme si elle te parlait, comme si tu l’écoutais. Une étrange alchimie entre toi et elle que peu envie. Les ignorants ne peuvent pas savoir. La ville est pleine de surprise, surtout lorsque plus personne ne la parcourt.