21 mai 2014

Où je me pose des questions sur mon style

Bonjour,

Il n'y a pas si longtemps je me posais la question de l'importance des auteurs que j'apprécie dans ma manière d'écrire. En fait, cette question, je me la suis souvent posée, que se soit pour l'écriture, le dessin ou la photographie (trois choses que je pratique donc régulièrement). Déjà parce que j'ai appris à dessiner en copiant les dessins que j'aimais, ensuite parce que petit à petit, je me suis mise à étudier les styles des autres, voir pourquoi ça fonctionner ou non, pour finalement dessiner comme moi je le sentais... A vrai dire, la vraie question que je me pose, c'est vraiment "est-ce qu'au final, j'ai un style bien à moi ou juste un amalgame de ceux que j'aime et apprécie ?". Et cette question pourrait s'ajouter celle de "mes idées sont-elles bien les miennes ou pompé-je allégrement sur les autres ?". Mais pour elle, je ferais surement un autre article.


Je sais que cela peut paraitre peut-être un peu idiot, surtout quand cela fait déjà un bon moment que l'on écrit. J'espère avoir réussi à trouver mon style, qu'il soit bon ou non n'étant pour le coup pas la question. A vrai dire, lorsque j'ai commencé à écrire, je voulais le faire comme Tolkien. De grandes aventures avec de grandes description (c'était ainsi que je le voyais à l'époque de mes onze/douze ans). Rapidement, je me suis rendue compte que j'étais pour ainsi dire un peu nulle en description et que jamais, je ne serais Tolkien. Puis, j'ai découvert d'autres auteurs, avec des styles différents. Je m'en suis inspirée, parfois un peu, souvent beaucoup. Pendant quelques années, ce fut plus un exercice que mon style à moi. Pouvoir écrire, ou du moins essayer d'écrire comme tel ou tel auteur. Ce n'est pas un exercice facile mais c'est assez amusant et instructif à faire. Cela permet de découvrir de nouveaux horizons et même d'enrichir son propre style parfois.

Seul problème, c'est qu'à force de travailler sur le style des autres, j'ai parfois l'impression de ne pas avoir le mien propre. J'ai juste celle d'avoir piocher à droite et à gauche et d'avoir fait le mélange de tout ça. Je me fais peut-être des idées. C'est fort possible. Après tout, j'ai surement mon style propre, même si celui-ci est un amalgame de plein de chose. Je me souviens que ma prof de dessin au collège (la même pendant quatre ans, elle a eu le temps de nous connaitre) me disait souvent que pour se trouver "artistiquement", il fallait parfois aller voir ce qu'il se faisait ailleurs, tester plein de chose, prendre ce qui nous plaise et en faire quelque chose qui serait nous. Autant je n'aimais pas vraiment cette prof, autant ça, ça met rester. Je pense même qu'elle n'avait pas tord. Je me dis que pour le coup, mon style est bien présent. C'est ma façon d'écrire, pas celle d'un autre écrivain. D'ailleurs, je n'écris pas pour faire comme un tel ou un tel. J'écris pour mettre sur papier (ou fichier numérique) mes histoires, celles que je me suis racontée pendant des années avant de m'endormir, avec mes mots à moi.
Au final, même si souvent la question revient dans ma tête un peu perturbée, je connais la réponse. Pire, je pense que même les gens qui copient un style finissent toujours pas y apporter leur propre touche. Alors, oui, du coup, je pense que les écrivains que je peux admirer/apprécier influent surement sur mon style, ou du moins, on influençaient à un moment donné celui-ci. Je pense aussi que cela m'a permis de me frotter à beaucoup de choses et de faire en sorte que ma plume me ressemble un peu plus. J'ai pu voir qu'autant j'aime lire Tolkien, autant jamais je n'écrirais comme lui. D'ailleurs, je suis intimement persuadée que personne ne pourrait écrire comme lui ou comme Jordan, tout comme personne ne pourrait écrire comme moi.



Sources images : Premiere/seconde

13 mai 2014

Projet 12 - Extrait 4

Bonjour,

Je suis terriblement à la bourre. Nous sommes le 13 mai, je n'ai pas commencé la nouvelle de mai, pire je viens à peine de finir le premier jet de celle d'avril. Je me suis un peu laissée emportée par l'histoire, la nouvelle faisant quelques 11932 mots, et par le temps (vacances, jours fériés, maladies...). Et le pire, c'est que si je m'écoute, là maintenant de suite, je reprends son écriture pour la transformer en novella. Oui, j'ai beaucoup aimé écrire Sur les toits, et oui, j'ai beaucoup envie de continuer à le faire. Mais je dois m'en tenir à mon projet et faire en sorte qu'une nouvelle naisse en mai aussi. Je suis assez mal barré d'ailleurs. Je dois écrire quelques choses ou de court, ou de rapide. Et je n'ai pas vraiment d'idée pour la peine. Mais je ne vais pas désespérer maintenant, hein. Je suis presque à la moitié du projet, ce n'est pas maintenant que je vais le lâcher. Surtout quand je vois les progrès que je peux faire sur certain point grâce à lui.

Enfin, arrêtons de nous lamenter et passons à l'extrait de Sur les toits donc :

J’ai la chance de connaître le quartier comme ma poche. Je sais où je vais. Ce n’est pas forcément leur cas. Mon autre chance c’est qu’en haut, il faut faire moins de détours pour aller d’un point A à un point B. C’est ainsi que je peux les semer, ce que je fais depuis une semaine dès que je les croise. Autant dire que mes rêves de gamines volent régulièrement en éclat. Pour moi, à l’époque, aucun voleur n’aurait pu leur échapper. Or, à présent, il en existait un, et le pire, du moins pour eux, c’était que  le voleur en question, c’est moi.
Devant moi, les toits s’arrêtent. Je suis arrivée au canal royal. Le quartier face à moi est à plus de dix mètres. Je vais devoir à nouveau user de mon grappin. Je me félicite d’avoir demander au Méca de rallonger son allonge la semaine dernière. Je m’arrête à peine, le temps de viser l’immeuble devant moi. Une fois passée le canal, je pourrais être un peu plus tranquille. Il leur faudra du temps pour me rejoindre, et durant ce temps-là, j’aurais filé loin d’eux. J’appuie sur la détente. Le grappin file à toute allure. J’entends le bruit caractéristique du métal contre la pierre. Je tire un peu. Ça à l’air de tenir. C’est parti pour le grand saut.
Sous mes pieds, les eaux noires du canal défile. Je regarde à peine vers le bas. Je ne souffre pas vraiment du vertige, pas avec mon métier, mais à vrai dire, penser que je pourrais tomber là-dedans ne m’enchante gère. Saurel déverse ses immondices dans le canal et certains poissons carnassiers y vivent à longueur d’années. Je fixai donc plus l’immeuble face à moi que les eaux.
Le mur du dit bâtiment fonce droit sur moi à grande vitesse. Avec le mouvement de balancier, je sais pertinemment que je vais sûrement arriver vers le milieu de celui-ci et avec un peu de chance sur un des balcon qui en saillaient. J’aurais été un peu croyante, j’aurais prier pour ne pas me louper. Ne l’étant pas, je laisse le filin me porter jusqu’à rencontrer l’immeuble.
Mes pieds rencontrent douloureusement le mur. Mauvais calcul donc. Je manque m’écraser contre la pierre. Je réussis à me stabiliser avec quelques difficultés puis je descend vers le balcon en contre bas. Mes pieds se réjouissent de le toucher. Je jette un coup d’œil vers la rive opposée. Les Ouragans, six à présent, me regardent en criant. Je souris. Je suis presque sauve et surtout bientôt loin d’eux. Je passe la rambarde du balcon tout en me tournant bien en face d’eux. La main levée, je leur fait un petit signe. Je crois que je viens de les énerver encore un peu plus. Ils n’ont pas le moindre humour. Leurs cris montent dans la nuit. Je me balance une nouvelle fois dans le vide.
Cette fois, pas de problème pour atterrir. Je sais ce que je fais. Presque arrivée au sol, j’actionne une nouvelle fois mon arme. Le filin s’enroule sur le dernier balcon, amortissant ma chute. Le plus élégamment du monde, je lève mon index vers mes poursuivants et reprends ma course.
Je parcours quelques mètres lorsque j’entends de nouveaux cris, bien trop près. Pas normal ça. Les Ouragans devraient être en train de traverser le canal, non en train de me courir après à seulement quelques pas. Je force l’allure.
L’avantage de bien connaître sa ville, c’est qu’on peu facilement choisir où l’on va, sans avoir à se poser la moindre question à chaque intersection. Pas de temps perdu pour rien. Alors forcément, je file dans les rues et ruelles sans m’arrêter une seule fois, espérant perdre mes poursuivants. De temps en temps, je regarde au dessus de moi. Si je remonte sur les toits, j’ai gagné la partie. Mais pour ça, il me faut le toit idéal. Or le quartier des numismates n’a pas le genre de toit qu’il me faut. Ici, tout semble prévu pour que les montes en l’air comme moi ne puisse pas officier. Dans le quartier de la finance de Saurel, cela n’a rien d’étonnant. Pourtant, je sais que là, je vais pouvoir reprendre la voie des airs. Dans peu de temps. Si je me souviens où se trouve cette putain de petite maison.


Bon, à présent, va falloir que je me speede un peu pour la nouvelle de mai...