Bonjour,
C'est avec émotion que je me suis rendue compte en début de semaine que je devais être à 5 à 6 chapitres de la fin de Déchéance (peut-être un peu plus, on va voir ce que j'écrirais). Après avoir sauté de joie en me disant qu'au plus tard, début mai, j'aurais enfin fini ce premier jet qui m'aura au final demandé plus de quinze ans de ma vie. Oui, la moitié de ma vie en fait, puisque je n'ai pas encore trente ans mais presque. Et puis, rapidement, j'ai pris peur. Peur de ne pas réussir une nouvelle fois à écrire cette fin, cette partie qui a toujours été pour moi la plus dure à mettre en mot (alors qu'elle est la première qui m'était venue en tête lorsque j'ai eu l'idée de Déchéance), peur de ne pas y arriver, peur de finir aussi.
Oui, j'ai peur de finir Déchéance. En fait, j'ai surtout peur de me retrouver vide après. Parce qu'on ne porte pas comme ça une histoire si longtemps sans qu'elle ne nous laisse des traces. Quinze ans que Sélène et les autres vivent dans ma tête. Quinze ans qu'ils me hantent régulièrement. Et là, d'un coup, je sais qu'il va falloir les quitter. Je le savais avant de me lancer le défi en décembre. Si je ne réussis pas, je laisse tomber. Mais je suis en passe de réussir. Et de finir d'écrire cette première étape, peut-être la plus importante pour moi.
Je ne sais pas après si c'est cette peur qui a fait que durant presque toute la semaine, j'ai eu beaucoup de mal à entamer le premier chapitre de cette toute dernière partie. Dix fois que je l'ai recommencé, ne trouvant pas les mots, ni le bon personnage point de vue, ni rien. Et puis, ça s'est débloqué hier, et me voilà reparti. 456 mots après avoir posé les mots "chapitres tant", je sais que je tiens enfin le bon bout pour cette scène là. Alors, je continue, en oubliant que je ne suis plus qu'à 5 ou 6 chapitres du point final. Et puis, de toute façon, il y aura l'écriture de Rédemption, plus tard, qui fera que je retrouverais mes personnages. Sans parler de la relecture, de la correction, de la peut-être réécriture complète (on ne sait jamais hein) ou partielle (je préférerai, j'avoue).
En tout cas, je me lance à corps perdu dans ces derniers chapitres, prête à poser mon point final et à me dire qu'enfin, j'ai vaincu.