31 mars 2014

Projet 12 - Extrait 3

Bonjour,

Et voilà Mars qui se finit lentement mais surement. J'ai fini ma nouvelle pour le projet 12 jeudi. Oui, je sais, je suis juste grave à la bourre dessus ce mois-ci. J'ai relu vite fait, sans pouvoir y apporter trop de modification alors qu'elle en mérite pas mal. Mais je reste contente de ce qui a été écrit ce mois-ci. Comme toujours, je ne le trouve pas parfait, ce petit récit. Il m'a pourtant permis de mettre enfin des mots sur l'histoire d'Eliénor Jones, un personnage charmant à la Indiana Jones (oui, je suis très originale pour le nom, je suis d'accord) évoluant dans un monde plutôt steampunk. 

Comme je l'avais dit en début de mois, il s'agit donc d'un univers que j'ai déjà essayé d'exploiter sans toute fois aller jusqu'au bout. Cette nouvelle n'est pas non plus le bout, mais elle m'a permis de poser deux-trois bases et de faire vivre les personnages, voir si tout fonctionnait bien. Et cela fonctionne pas mal. A présent, le projet "Jones" pourra prendre un peu plus d'ampleur. A vrai dire, je vois bien ça en petit feuilleton ou du moins en plusieurs parties. A voir...

Mais pour le moment, c'est l'heure de l'extrait, comme toutes les fins de mois.

Elle avançait prudemment, à peine éclairée par la lampe tempête. L’humidité ambiante lui provoquait quelques frissons. Elle aurait du mettre quelque chose d’un peu plus chaud sur elle. Le sol glissait parfois sous ses pieds. Elle se tenait un peu aux murs, espérant ne pas mettre la main sur un quelconque insecte. Elle détestait les insectes. Derrière elle, Raphaël semblait s’en sortir un peu mieux. Lui ne se tenait pas aux murs. Heureusement, il ne lui fit aucune remarque. Elle continuait son chemin dans le silence le plus total, essayant de voir où elle mettait les pieds.
Et elle avait bien raison. Alors qu’elle allait faire un pas de plus, elle s’arrêta brusquement et fut percutée par le jeune homme derrière elle. Elle se retint une nouvelle fois de justesse, pensant qu’elle finirait bien par tomber à un moment ou un autre. Il fallait juste que ce moment ne soit pas celui-ci.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Raphaël.
— Un trou. Large, profond. Un pas de plus et nous tombons.
Elle essayait de voir la profondeur du dit trou. N’y arrivant pas vraiment, elle fit approcher le jeune Perris du bord, tout en prenant attention à s’en éloigner un peu. Elle pencha à nouveau la tête sur le gouffre. Il lui était toujours impossible d’en voir le fond. Elle ramassa alors une pierre à ses pieds et la laissa choir dans le vide. Le bruit de l'atterrissage se fit entendre au bout de quelques secondes.
— On ne va jamais pouvoir passer, murmura le jeune homme.
Eliénor ne lui répondit pas. Elle attrapa la lampe qu’il tenait à bout de main et éclaira un peu mieux le précipice. Elle ne voyait rien qui pourrait les aider à passer et il n’était pas question de sauter par dessus le vide comme ça. Elle devait trouver une solution pour ne pas voir son expédition s’arrêter là. Elle se remémora les aventures que son oncle lui avait conté lorsqu'elle était enfant et l'idée arriva.
— Que faites-vous ?
Elle venait de poser la lampe sur le sol et fouillait dans sa sacoche.
— Nous n’avons qu’un seul moyen de traverser, monsieur Perris. Passer par dessus le vide.
— Pardon ?
— Ne me dites pas que cela vous fait peur. Où sont donc vos rêves d’aventure ?
— Surement pas au fond du précipice. Comment comptez-vous que l’on passe ça ?
— Comme ça !
A présent, il est plus que temps de passer à la nouvelle d'Avril, à laquelle j'ai à peine réfléchis. J'espère vraiment avoir plus de temps pour mon petit projet, j'ai toujours l'impression d'être en retard.

14 mars 2014

Obsession

Bonjour,

Il y a très longtemps de ça, mais tellement que je ne sais même plus trop quelle année (1998/1999 je pense, vu les vestiges retrouvés), j'avais eu l'envie d'écrire Ma grande saga. Le truc de fou, alors que je n'écrivais que de très courtes histoires. L'idée de base était énorme. Pleins de tomes, sur pleins d'années avec pleins de personnages différents. C'était un projet complétement barge. Je le savais, je le sais toujours. Et déjà, un nom, qui revenait sans cesse, Déchéance.

Voilà donc quasiment quinze ans que je me traine Déchéance. Le projet a changé, souvent, j'ai écris et réécris l'histoire quelques sept fois (là non plus, je ne suis plus sure). Il est passé de l'énorme saga à un trois diptyque, puis à un seul livre pour en revenir, normalement et surtout finalement à un diptyque, comportant Déchéance, le premier tome et Rédemption, le second. Cela reste pour moi un projet fou. Déjà parce qu'en quinze ans, il a changé, évolué (comme moi) et qu'il est devenu ambitieux, ensuite parce que j'ai beau le connaitre par cœur ce projet, savoir comment tout va se passer, tout va se finir surtout, je n'ai réussi qu'une seule fois à écrire la fin (dans une version que j'ai perdu en plus suite à un crash de disque dur...). C'est devenu une véritable obsession. Pendant des années, je n'ai vécu qu'avec ce projet, qui au final, en à faire naitre d'autres lorsque je finissais par me lasser de lui. 

Déchéance, ça fait quinze que ça dure. En quinze ans, j'ai perdu pas mal de feuille, des versions finies ou non, des dessins, le plan de la Forteresse, des idées. En quinze ans, j'ai gagné de la maturité, mes personnages de l'âge, mon histoire de la profondeur. 

Je ne me suis pas encore lancé dans la version 7, du moins pas complétement. Mais même si je n'ai rien écrit dessus depuis juin 2013, c'est toujours là à me hanter. Je n'ose pas reprendre l'écriture encore. Par contre, j'ai entamé un nouveau travail sur lui. Celui de préparation. A vrai dire, ce n'est même plus de la préparation à ce point. Parce qu'elle a été faite en quinze ans. Je devrais nommer ça la phase de "je recompile tout depuis quinze ans dans un carnet". J'ai repris toutes mes notes, tous mes vieux dessins, mes vieux plans, mes vieilles idées. Je reclasse ça parfaitement pour avoir tout à porter de main, bien rangé, au même endroit. 

L'obsession revient, encore plus forte qu'avant. Je revis Déchéance. Sélène me hante à nouveau. Elle n'a jamais vraiment quitté ma tête en même temps. J'en arrive à ne vouloir faire que ça, revivre dans le monde de Déchéance, oublier même le Projet 12 (pas bien ça, heureusement, je ne suis pas en retard dessus ce mois-ci).

Dès que cette partie-là sera finie, je le sais, je vais me lancer dans la version 7. Ce sera repartie pour des mois de bataille avec Déchéance, comme toujours. C'est tout de même impression que quinze ans plus tard, je n'y arrive toujours pas. Je connais trop bien mon projet et le mettre sur papier semble pourtant être la partie la plus compliquée pour moi. Parce que souvent, je n'arrive pas à lui donner le bon ton, les bons mots. Pourtant, je le sais, un jour, Déchéance sera finie. Des fois, je me demande si le problème ne vient pas de là. De cette peur de le finir (j'ai le même problème lorsqu'on me met un Final Fantasy dans les mains, j'arrête généralement juste avant le big boss, rien que pour me dire que non, ce n'est pas fini...). Va savoir.